Les ancêtres sur internet JEAN PHARISA Reportage du journal “La Gruyère” concernant le présent site Internet, réalisé le mercredi 22 janvier 2003, par Augustin Murith et publié le mardi 28 janvier 2003. (photo Claude Haymoz)
Réalisé par le bullois Jean Pharisa, le site internet “ www.pharisa.ch ” retrace la généalogie de sa famille. Dix-huit mois de recherches minutieuses ont été nécessaires à la construction de ces pages, intimement liées à l’histoire de la commune d’Estavannens.
Bienvenue sur www.pharisa.ch, un site où l'histoire familiale voisine avec le passé local. Consacré à la généalogie de la famille du même nom, il fonctionne depuis novembre 2001. Il permet d'accéder online à nombre de témoignages du passé, réunis en une authentique mine d'informations sur la vie à Estavannens au cours des siècles passés. Les chroniques de l'historien stabadin Louis Gérard y côtoient les extraits d'anciens documents: actes notariés, comptes communaux, registres divers...
A l 'origine du projet, Jean Pharisa, un stabadin d'origine âgé de 64 ans. A la retraite depuis cinq ans, cet ancien administrateur postal à Villars-sur-Glâne est actuellement domicilié à Bulle, dans le quartier de Clos-Regots, où se sont également installées les familles de ses deux enfants. A la fin de l'année 2000, il est atteint par le virus de la généalogie. Il s'engage alors dans la quête du premier ancêtre commun à tous les Pharisa.
Après dix-huit mois de recherches minutieuses dans diverses archives, il parvient à définir quatre branches distinctes issues de ce lointain aïeul, un certain Jean Nicolas Gaspar Farisa, né à Estavannens il y a deux siècles et demi. Dans la région de Besançon, il repère les descendants d'une branche immigrée dans le Doubs vers 1825. Une grosse de Gruyères (un grand recueil d'actes notariés) contiendrait la plus ancienne mention du patronyme. Celle d'un certain Johannetus Farisa, qui remonte à 1432.
“Je n'avais pas d'intérêt particulier pour .la généalogie, explique-t-il; mais souvent on me questionnait sur les liens de parenté entre Pharisa.” C'est ainsi qu'a démarré une longue entreprise autour de la question de l'ancêtre commun. Pour l'identifier, il lui faudra remonter sept générations. Il invite d'abord les descendants à s'annoncer auprès de lui, par internet et par courrier. “Les cinquante Pharisa concernés ont presque tous répondu”, se réjouit-il.
Sa rencontre avec Jean-Claude Romanens en été 2001 donne un nouvel essor à sa quête. Ce passionné de généalogie originaire de Sorens s'est établi depuis longtemps en France, dans le département de la Drôme. “Chaque année, Jean-Claude Romanens passe quatre semaines aux archives de l'Etat de Fribourg. Il a été d'un grand secours pour l'orientation de mes recherches”, insiste Jean Pharisa.
Photo numérique Commence alors un immense travail de fouille, de déchiffrage et de préservation de documents. Les archives de l'Etat de Fribourg, celles des communes et paroisses concernées (Estavannens et Broc, paroisse-mère des stabadins) sont passées au peigne fin. “Jusque vers 1750, les registres paroissiaux sont rédigés en latin, explique Jean Pharisa: Ils ne sont pas si difficiles à déchiffrer, mais il est parfois ardu de trouver l'équivalent français d'un prénom latin.” La sauvegarde des documents consultés a nécessité quelques précautions particulières. “La chaleur dégagée par un photocopieur peut lourdement endommager de vieux parchemins”, déclare-t-il. C'est pourquoi le généalogiste amateur a eu recours à la photo numérique de documents sous verre antireflet.
Grâce à son travail, l'arbre de la famille a pu être reconstitué jusqu'en 1610. “Il n'est malheureusement pas possible d'établir avec certitude des liens de parenté pour les Pharisa (ou plutôt Farisa) connus avant cette date”, regrette-t-il. Les données pouvaient varier d'un recensement à un autre: “Les dates de naissance changent parfois en jour, en mois ou en année, explique Jean Pharisa, amusé. Nos ancêtres ne devaient pas fêter souvent leur anniversaire!”
Faible espérance de vie Mais www.pharisa.ch ne se résume pas à des informations familiales. Le site tient en réalité d'une caverne d'Ali Baba où le visiteur trouvera mille informations sur l'histoire du village d'Estavannens. On y trouve des extraits d'archives paroissiales et communales: naissances, mariages et décès y sont dûment répertoriés. D'autres férus de l'histoire du village, comme le stabadin Benoît Caille, ont contribué à enrichir cette section par la mise à disposition de documents. Et les Jaquet, les Caille, les Magnin ? Leurs noms apparaissent à maintes reprises, en lien avec nombre d'événements. Y figurent enfin les chroniques de l'historien Louis Gérard, lui-même enfant du pays.
Jean Pharisa a encore effectué un gros travail d'analyse de données. A partir du registre des décès survenus à Estavannens entre 1876 et 1929, le généalogiste a produit d'éloquentes statistiques. Pour ces années, il conclut à une espérance de vie de tout juste 35 ans pour les hommes, d'à peine 40 ans pour les femmes. Car la mortalité infantile prélevait un lourd tribut: un quart des nouveau-nés ne passaient pas le cap de la première année... Il fallut attendre le troisième millénaire pour qu'Estavannens comptât son premier centenaire: l'ancien syndic Maurice Jaquet a reçu son fauteuil le 5 décembre dernier. Une première depuis le XVIe siècle... AM
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